Le développement de l’intelligence artificielle, engagé depuis longtemps, atteint un nouveau seuil avec l’irruption des moyens techniques de fabriquer des conversations. Mais quelles transformations cela engendre-t-il ? N’en viennent-elles pas à interroger des distinctions fondamentales entre le vivant et le non-vivant ? L’autre de l’humain, quel est-il ? Une machine qui lui ressemble et qu’il a créée de ses mains ? Parviendrait-on à un rapport entre l’humain et ses machines analogue à la relation de l’humain à Dieu, homo imago Dei, machina imago hominis ? Si, dans un premier temps, Dieu semble écarté de cette question, les discours sur l’IA font pourtant souvent référence à « Dieu », dont on peut se demander s’il n’est pas lui non plus qu’une vague image.
Cahier 111/4, octobre-décembre 2023