Œuvre de la maturité, les Principes de la philosophie de Descartes, publiés en 1647, constituent une somme de savoirs que la méthode originale, élaborée dans les années 30, a permis d’élaborer. Descartes prétend remplacer par cette œuvre les manuels scolaires de son époque et substituer la nouvelle philosophie, initiée par la révolution scientifique, à l’aristotélisme, devenu obsolète mais demeurant un partenaire de dialogue incontournable.
Dans La lettre-Préface, Descartes précise sa conception de la philosophie en une image qui articule l’esprit systématique et l’ouverture à des découvertes scientifiques à venir : « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, & les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la Médecine, la Mécanique & la Morale. » (AT, IX-2, 14.). Nous examinerons donc successivement la question des substances étendue et intelligible, leur union, celle du monde, en les articulant aux principes métaphysiques qui les commandent et qui en constituent le fondement.
Le plan du cours suivra l’ordre cartésien des articles des différentes parties de l’œuvre :
1/ De la connaissance
2/ Des corps matériels
3/ Du monde
Notre attention se portera davantage à la compréhension de chacune des articulations principales de la pensée cartésienne plutôt qu’à l’examen minutieux de chaque article. De sorte que l’aspect scientifique de certaines parties ne doit pas heurter l’étudiant de philosophie. Nous ne nous y attarderons uniquement dans la mesure où le point de philosophie naturelle abordé est mobilisé ailleurs dans le système cartésien en général.