« Les conditions d’une vie spirituelle et politique authentique », Véronique Albanel, « Christus », avril 2015

Billet
Publié le 23 avril 2015

 

L’Esprit ne peut se manifester et être reconnu, en ce lieu politique, qu’à certaines conditions, au premier rang desquelles figure la rencontre authentique. La « culture de la rencontre » sans peur ni préjugé, si chère au pape François, est une condition essentielle. Et la rencontre n’est digne de ce nom que « lorsque la parole et l’acte ne divorcent pas, lorsque les mots ne sont pas vides, ni les actes brutaux, lorsque les mots ne servent pas à voiler des intentions mais à révéler des réalités, lorsque les actes ne servent pas à violer et détruire mais à établir des relations et créer des réalités nouvelles ».

 

La rencontre authentique est à la base de la vie spirituelle comme de la vie démocratique ; elle peut se faire avec le plus proche, au cœur même de nos familles (ou communautés) fragilisées, comme avec le plus lointains, aux « périphéries » de nos cercles ou habitudes. Nous ne sommes pas tenus de choisir entre la veuve et l’orphelin, entre l’ami et l’étranger. Et il est possible de faire l’expérience – joyeuse et surprenante – d’être soi-même accueilli lorsque l’on ouvre sa porte au demandeur d’asile. L’hospitalité du cœur n’a pas de frontières.

 

Véronique Albanel, professeur de philosophie au Centre Sèvres