Le temps de Noël

Billet
Publié le 18 décembre 2015

Le temps de Noël est toujours un peu particulier. C’est souvent un moment où nous éprouvons ce qui compte pour nous : famille, amis, santé… mais aussi ce qui manque à nos vies, ce qui est dur à porter. C’est le moment où mûrissent les vœux. Pas ceux formulés à la va-vite, mais des vœux qui rejoignent nos vrais besoins. Voici ceux que je veux formuler à l’approche de Noël. En ayant aussi à l’esprit ce qu’a connu notre pays dans la période récente.

 

Le premier est une invitation à la douceur envers soi-même. St François de Sales nous rappelle que « l’un des meilleurs usages que nous saurions faire de la douceur, c’est de nous l’appliquer à nous-mêmes, ne dépitant jamais contre nous ni contre nos imperfections ». Conseil précieux à entendre. Alors que les contraintes de la vie nous mettent déjà sous tension, il n’est pas rare que nous nous rajoutions d’autres exigences, supportant mal nos limites et nos faiblesses. S’il faut regarder nos vies en vérité, n’ajoutons pas de pression supplémentaire, souvent épuisante et stérile.

 

Le second est de veiller à son intériorité. Nous vivons souvent en surface, pris dans les apparences, le bruit et l’immédiateté. Pourtant notre humanité a besoin de temps, de silence, de recul pour respirer. C’est la première des attitudes écologiques… Nous devons veiller à notre vie intérieure en nous offrant des espaces où nous pourrons entendre en profondeur, ce qui bouge au fond de nous, ce qui aspire à se dire…

 

Le troisième est d’ «élargir l’espace de sa tente », comme le dit le prophète Isaïe. Il est normal de fréquenter ceux qui nous ressemblent. Si ces relations sont bonnes et équilibrantes, elles ne doivent pourtant pas nous enfermer dans un entre-soi où tout le monde pense et dit pareil. Cela fait du bien à l’esprit et au cœur d’être prêts à écouter d’autres musiques. Cela nous aide aussi à savoir ce qui nous fonde vraiment, ce qu’il nous faut accueillir, ce qu’il nous faut refuser, et ce que l’on peut bâtir avec d’autres.
Ces attitudes, précieuses pour l’époque compliquée que nous vivons, ne sont pas sans lien, je crois, avec ce que Dieu est venu nous dire à Noël.

A tous, le Centre Sèvres souhaite une belle fête de Noël et une nouvelle année pleine de confiance et de paix.

 
P. François Boëdec, sj
Président du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris.