L’Avent : le sens d’une attente

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ETOILE 3Avouons-le, s’il n’y avait la liturgie pour nous le rappeler, le temps de l’Avent comme celui du Carême se déroulerait souvent sans qu’on y prenne garde. On se retrouve à Noël ou à Pâques sans avoir vu le temps passer, entraînés par le rythme du travail, les travaux à rendre, les questions des enfants, les soucis de santé, les projets et sollicitations multiples…

Dans tout cela, il y a ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. Il y a ce qui occupe nos esprits, nos boites mails, nos répondeurs, et ce qui aurait besoin de temps et d’espace pour mûrir et se dire. Il y a ce que nous nous employons à prévoir, programmer et décider, avec la fébrilité et l‘impatience quand les choses ne vont pas assez vite, quand les réponses tardent à venir. Et nous avons tous, quel que soit l’âge, d’excellents stratagèmes pour remplir notre espace intérieur de paroles et de bruits, notre esprit de toutes sortes d’urgences et de tâches à remplir.
Ce temps de l’Avent qui commence vient dire à nos vies qu’il faut consentir à l’attente, à la distance pour que quelque chose de juste et de vraiment nouveau survienne dans nos existences. En somme, il nous faut des « avents » dans le rythme des jours pour que le plus important puisse émerger. Il ne s’agit pas de se dérober au réel qui nous attend avec ses vraies urgences, et ne supporte pas les fuites même habillées de vernis spirituel. Il s’agit de vivre le réel pour que celui-ci soit le lieu d’une arrivée, d’une venue ; pour que dans la juste distance que l’on met avec toutes choses, nous puissions laisser de l’espace à Celui qui fait « toutes choses nouvelles » (Apocalypse, 21,5).
En fait, d’ici Noël, essayons de contempler nos vies différemment. Pour laisser monter, dans les bruits du monde, ce qui nous habite au plus profond, aspire à se dire et appelle à autre chose. Mais aussi pour nous mettre en attente, paisible et confiante, de cet essentiel qui ne nous appartient pas, qu’on ne maîtrise pas, mais dont on sait pourtant avoir tant besoin. Voici qu’il vient Celui qui peut combler nos attentes.

 

P. François Boëdec, jésuite
Président du Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris

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