Fortifier l’homme intérieur

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Publié le 20 octobre 2021

En ces temps où l’Église et la société sont secouées, la honte, la colère, l’étonnement, l’indignation voire le découragement ou le scepticisme peuvent habiter nos esprits. Formateurs, étudiants, auditeurs du Centre Sèvres nous ne vivons pas hors du monde. Les révélations du rapport de la Ciase sur les abus dans l’Église, mais aussi l’annonce des malheurs du peuple libanais ou l’urgence de la crise écologique -pour ne prendre que ces exemples- nous affectent. Laisser ces émotions s’exprimer fait partie du processus de toute formation. Elles sont signes de nos désirs, et motrices de nos recherches et de nos actions. Mais s’il s’agit de les reconnaître, de les nommer, elles doivent cependant être examinées et discernées. Vers quel but conduisent-elles ? Où exactement suis-je touché ? Quel peut être ma responsabilité, mon action en ce domaine ?

Étudier, comprendre, s’informer, mener une recherche ne nous dispense pas d’agir (pour un monde plus juste, une Église plus sûre…) mais cela nous aide à arrimer notre jugement à un repère plus fiable, à voir dans le lieu où nous sommes engagés, quel est notre liberté, et à nous engager animés d’une espérance redécouverte.

Pour le Centre Sèvres, philosophie, théologie, sciences humaines ne peuvent pas se vivre en dehors d’une dimension spirituelle. Déjà, face aux tourmentes vécues, saint Paul encourageait les chrétiens d’Éphèse en priant : « Que le Seigneur vous donne la puissance de son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur » (Ep 3, 16).

L’époque exige de nous de renforcer notre être intérieur. Notre souhait est que les formations que nous proposons puissent y contribuer.

Alain Thomasset, sj

Doyen de la faculté de théologie du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris