En 1875, Madeleine Brès est la première femme française à passer un doctorat de médecine. La même année, dans son ouvrage La femme-médecin, le Dr Richelot affirme : « Les jeunes femmes qui ont assez peu de pudeur et de bon goût pour entrer dans une carrière si mal appropriée à leur sexe, ne paraissent pas se douter de ce qu’elles sacrifient ». Il désigne encore les qualités et aptitudes attendues du médecin comme « le contraire de la nature féminine ».
En 2021, la situation a radicalement changé et ces stéréotypes n’ont plus cours. En reste-t-il d’autres ? Pour les moins de 40 ans, les femmes représentent 65% des jeunes médecins généralistes, 62% des spécialistes médicaux mais avec de grandes variations selon les spécialités, et 48% des spécialistes chirurgicaux. Quelles sont les influences avérées de cette féminisation sur la profession médicale (modalités de relation, accès au soin, rapport à la parole et au corps, autorité, disponibilité, accès aux carrières prestigieuses, etc.) ? Quels sont les effets sur la profession médicale d’une volonté toujours plus affirmée, notamment par les femmes, réclamant une meilleure articulation entre vie personnelle, vie familiale et vie professionnelle ? Quelles sont les conséquences des dénonciations de plus en plus manifestes du sexisme, des harcèlements et des discriminations sur les relations hommes-femmes dans la profession ?
Cette journée d’études abordera ces questions en donnant la parole aux médecins et aux étudiants en médecine, et en convoquant des analyses sociologiques.
En collaboration avec la Maison Médicale Jeanne Garnier et le Réseau Santé, Soins & Spiritualités (RESSPIR)
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