L’auteur de l’évangile de Luc et du livre des Actes fournit à son lecteur Théophile, une clef d’interprétation de son récit dans le Magnificat : Dieu comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides (Lc 1,53). Le lecteur découvre ensuite des rencontres de Jésus avec des riches et des pauvres. Le « programme » du Magnificat se déploie. L’auteur dessine un bouleversement du monde pour tous. Les personnages riches et pauvres dévoilent ce qui est possible en réponse à l’appel de Dieu. A quel agir renouvelé un tel récit invite-t-il ?
Curieusement, l’adjectif « pauvre » n’apparaît plus dans les Actes. D’ailleurs, dans la première communauté chrétienne, il n’y a pas de nécessiteux (Ac 4,34). La mort et la résurrection du Christ semble apporter une nouveauté, mais laquelle ? Car la pratique de l’aumône demeure, la famine menace toujours.
La dynamique du récit sera explorée tout en prenant en compte des partages de textes lucaniens par des personnes en situation de précarité. Ces lecteurs contemporains sont-ils sensibles au bouleversement des relations instauré par un tel récit ?
L’enquête qui sera menée dans le séminaire pourrait enfin contribuer à enrichir le débat sur le premier lectorat visé par l’auteur réel, des riches et/ou des pauvres
[séminaire chaire Rodhain]