Dans les Églises issues de la Réforme, la prédication occupe une part majeure dans la vie de la communauté, dans le ministère pastoral et dans la réflexion sur la dynamique du salut. En comparaison, la théologie catholique moderne a accordé peu de place à cette dimension de la vie ecclésiale, mettant davantage l’accent sur les sept sacrements comme lieux principaux de la réflexion sotériologique.
Néanmoins, le concile de Trente puis le concile Vatican II – et plus largement le magistère contemporain – ont souligné la responsabilité des pasteurs dans cet exercice et les faiblesses d’un grand nombre de prédications. De plus, la redécouverte du sacerdoce baptismal conduit à ne pas dissocier l’exercice de la prédication ministérielle et la mission de prédication, liée au charisme prophétique dont jouit tout baptisé. Quelle part le théologien catholique peut-il prendre à ce renouveau ou à cette rénovation nécessaire de nos manières de prêcher ?
Dans ce séminaire, nous tenterons de cerner la nature de l’acte homilétique et sa relation avec la dimension plus large de la prédication ecclésiale. Nous réfléchirons à quelques conditions d’exercice de l’un et l’autre (le lieu de prononciation, le ministre, la forme….). Nous examinerons également la manière dont la compréhension de la prédication s’est renouvelée au cours du XXe siècle, notamment sous l’influence des théologies de la Parole et de la proclamation développées autour du Concile. Nous chercherons enfin à mesurer l’impact des développements récents de Benoît XVI et de François (Verbum Domini, Evangelii Gaudium, Directoire sur l’homélie).