La Chine des livres ne ressemble pas toujours à la Chine réelle. Or, c’est cette dernière que privilégie l’approche ethnographique. Le cours du premier semestre sera assuré par John Lagerwey et mettra l’accent sur les rituels taoïstes communautaires et les structures spatiales des villages, leurs fêtes, lignages et alliances.
Les rituels taoïstes communautaires
Les rituels taoïstes, qu’ils soient effectués pour lesfamilles ou les communautés de village ou de ville, sont riches d’enseignements sur la manière chinoise d’imaginer l’univers : la cosmologie, l’espace sacré, les rapports entre vivants et morts, le rôle du rituel dans la construction sociale.
Nous examinerons d’abord le Jiao ou sacrifice communautaire – rituel qui peut durer jusqu’à cinq jours -, ensuite le Gongde ou rite de « mérite» pour le salut des morts, enfin le Fachang ou rite exorciste de guérison.
Fêtes, structures spatiales et lignages dans les villages chinois
Le village chinois est composé de deux espaces superposés, ceux du territoire et du lignage. Le territoire, construit selon les principes de la géomancie, est souvent marqué lors des fêtes par d’impressionnantes processions. Le ou les lignages sont structurés à partir d’ancêtres fondateurs qui peuvent être des divinités et sont composés de branches dont l’importance va souvent se manifester lors des fêtes. Si chaque village possède son propre dieu du sol et, souvent, son ou ses temples,
les villages peuvent aussi s’organiser en alliance avec d’autres villages autour d’un grand temple central.