Coton, un film de Hou Zhao
Introduction par Michel Noll, président de l’association Ecrans des Mondes.
Plongée vertigineuse dans une industrie chinoise emblématique
Monsieur Ye et sa femme se lèvent très tôt lors des sombres journées de fin janvier. Ils préparent leurs champs pour les semis de coton. A quelques milliers de kilomètres au sud, Ping, 19 ans, s’est blessée la jambe. Sa demande de congé pour voir un médecin a été refusé. Comme de nombreuses autres jeunes filles, elle travaille sur les machines d’une filature cotonnière. Après une écrasante journée de couture et d’emballage de jeans, Wei et son épouse descendent dans le sous-sol de l’usine où ils occupent une petite chambre avec un lit et une cuisinière de fortune. Yan, 30 ans, et son mari apprécient un dernier petit déjeuner avec leurs trois enfants. Plus tard dans la journée, elle se rendra dans le Nord-ouest de la Chine pour travailler pendant trois mois comme ramasseuse saisonnière de coton.
Ces personnages principaux du film vont nous emmener, à travers leur histoire personnelle, au cœur d’une des plus intensives industries chinoises. Des plantations de Coton de la province de Xinjiang, au Nord-ouest de la Chine, aux podiums des « Fashion Week » du Guangdong, au Sud du pays, en passant par les filatures et les ateliers de confection, nous allons suivre la filière de l’Or blanc chinois.
Depuis les réformes économiques, toute une génération de chinois est exposée aux défis du nouveau « contrat
social » proposé aux citoyens par les dirigeants. Zhou Hao, le réalisateur, nous emmène dans les coulisses d’une industrie « vénérable ». Nous devenons témoin de l’émergence d’une nouvelle société qui recrée patiemment les systèmes de classes détruits par les idéaux communistes de l’âge d’or de Mao Zedong. Dans ce nouveau monde, la concurrence est devenu le nouvel ordre, « gagner » en est le « crédo ».
Mais malgré les conditions abjectes infligées à chacun des protagonistes du bas de l’échelle sociale, c’est par leur humanité et leur courage extraordinaire qu’ils s’emplissent de dignité.
Projection suivie d’un débat, animé par Michel Noll.
Billetterie sur place : Plein tarif : 9€, Tarif réduit : 6€ (Étudiants -26 ans, demandeurs d’emploi, conjoint accompagnant, membres de l’association Écrans des mondes)
Prochaine date : « Les deux vies de Li Ermao », le 13 décembre.