« Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes… » : faut-il opposer radicalement Révélation et philosophie, Jérusalem et Athènes ? Que produit la rencontre du judaïsme avec la philosophie d’origine grecque, à propos de la pensée de Dieu ? Nous examinerons comment, du Moyen-Âge à aujourd’hui, les sources juives (Bible, Talmud, mystique), méditées à travers les événements qui marquent l’histoire du peuple juif, ont inspiré une conception philosophique originale de Dieu qui, sous des formes variées, tente d’articuler la transcendance radicale de Dieu avec sa réelle immanence (sa présence et son absence du monde, sa parole et son silence, sa proximité et sa distance) ; et conjointement de concilier le refus de tout anthropomorphisme avec la pensée d’un homme créé à l’image de Dieu.
Pour cela, notre parcours s’appuiera sur l’étude de quelques grandes figures de la philosophie juive médiévale (Saadia Gaon, Yehouda Halevy et Maïmonide…) et contemporaine, en s’arrêtant particulièrement sur la théologie juive post-Shoah (André Neher, Emil Fackenheim…).