L’attaque des séides de Donald Trump contre le Congrès des Etats-Unis, le 6 janvier 2021, a mis en scène en direct les fragilités de toute démocratie, même les mieux établies en apparence.
La démocratie est par définition un régime politique instable. Le philosophe Claude Lefort parlait à son sujet d’indétermination et d’inachèvement. Le peuple, dont le gouvernement démocratique est censé émaner, peut à tout moment changer d’opinion et remettre en question ce qui semblait jusque-là acquis. Les règles du jeu mêmes, qui permettent en démocratie de trouver une voie pacifique au règlement de conflits inhérents à toute société, sont fragiles. Leur ignorance ou leur négation ouvre la porte à la violence, voire à la guerre civile. Terrorismes, populismes, nationalismes, mais aussi réchauffement climatique et menace nucléaire, sont quelques-uns des dangers que doivent affronter les démocraties d’aujourd’hui.
Alors que s’annonce en France, en 2022, une élection présidentielle à haut risque, après une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent, il peut être utile de tenter un bilan des réflexions en cours sur les incertitudes des démocraties de la post-modernité.