Le philosophe Celse avait composé, au 2e siècle, un écrit contre le christianisme : il y formulait des objections radicales, contestant à la fois le comportement des chrétiens dans la société, leurs croyances fondamentales et la portée universelle de leur religion. 70 ans plus tard, Origène écrivit un ouvrage pour réfuter ces griefs, le Contre Celse ; ce fut la plus grande apologie du christianisme à l’époque pré-constantinienne.
Origène et Celse sont en fait, l’un et l’autre, héritiers de la culture grecque. Cependant, le premier interprète cette culture à la lumière de la foi chrétienne, recueillant ce qui (chez Platon et les stoïciens surtout) offre des ressources pour penser la foi chrétienne, mais rejetant ce qui lui paraît incompatible avec les enseignements de la Bible. Le second, par contre, refuse la nouveauté chrétienne au nom des traditions ancestrales, et il s’appuie sur la tradition platonicienne pour mettre en cause la croyance en un Dieu devenu homme et la croyance en la résurrection.
Par-delà son contexte historique, la réponse d’Origène à Celse soulève des questions essentielles sur le rapport du christianisme aux traditions culturelles et religieuses de l’humanité.