Débats (bio)éthiques : quelle place pour les citoyens ?

2020 Ethique Bruno saintot revue projet-centresevres
Article
Publié le 13 janvier 2020

Quelle éthique du débat dans le processus de révision de la loi relative à la bioéthique ? Le philosophe Bruno Saintôt, responsable du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres, revient sur les discussions citoyennes qui ont rythmé ces deux dernières années, dans un article de la revue Projet (du 10 janvier 2020).

Les États généraux de la bioéthique ont-ils, selon vous, rempli leur objectif d’être « un débat citoyen » ?

Les États généraux ont permis des discussions et des expressions écrites de citoyens motivés. Dans l’ensemble, les différentes réunions ont respecté les conditions de base du débat : informations techniques et juridiques sérieuses, respect des intervenants, dialogue confiant et argumentation raisonnée, établissement des consensus et des dissensus. Mais ces États généraux ont été particulièrement rapides et se sont polarisés sur la question clivante de l’« assistance médicale à la procréation pour toutes les femmes ». Et, sur ce point, nous sommes restés loin d’un « débat citoyen », au sens d’une élaboration du commun. Ce fut plutôt une lutte d’intérêts, se renvoyant des enquêtes et des sondages contradictoires. Mais l’éthique est-elle au bout des sondages, a fortiori quand des valeurs fondamentales sont en jeu ? Les droits de l’homme sont précisément le démenti de cette idée.

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