La joie imprenable

Avons-nous le droit de laisser éclater la joie de Pâques alors que le monde est en proie à une grande détresse ? Cette joie ne risque-t-elle pas dans ce contexte d’avoir quelque chose de déplacé, d’irréel, voire de tout à fait illusoire ? Mais la jubilation de Pâques n’a rien de tapageur ; ce n’est pas l’excitation de la victoire d’une force sur une autre, triomphe d’autant plus fêté qu’il est tout à fait réversible. La joie de Pâques tient à ce qu’on découvre que les forces de néantisation sont retournées : la mort et le mal, bien réels, sordides et ravageurs, assumés en Christ, sont naissance, vie en Dieu.